Les attaques à grande échelle lancées par la Russie le 24 février 2022 ont déclenché une crise humanitaire en Ukraine et dans les pays voisins. En décembre 2022, on comptait 4,9 millions de réfugiés ukrainiens à travers l’Europe, dont plus de 1,5 million étaient enregistrés en Pologne, la plupart étant des femmes et des enfants.
Dès le 1er mars 2022, au début de la guerre, Première Urgence Internationale a déployé une équipe d’urgence à la frontière avec l’Ukraine afin d’évaluer les besoins et de planifier une réponse humanitaire. Grâce à ce déploiement rapide de l’équipe Urgence du siège, les activités ont débuté moins de 15 jours après le début du conflit. Initialement axées sur les besoins immédiats des personnes dans le domaine de la Protection et de l’appui psychosocial et la santé mentale, l’assistance humanitaire a été adaptée pour refléter l’évolution des besoins fuyant leurs pays.
Première Urgence Internationale a ensuite étendu ses opérations de la frontière aux villes voisines (Rzeszow, Jaroslaw…) en soutenant des centres d’hébergement temporaires et dans les principales villes de Pologne dont Varsovie et Cracovie. Au cours de l’année 2022, 16 044 personnes ont ainsi bénéficié des activités de protection et d’appui psychosocial et de santé mentale menées dans le pays.
Comme Anna, psychologue chez Première Urgence Internationale, de nombreux travailleurs humanitaires en Pologne sont eux-mêmes déplacés. « Je suis venue ici dès le lendemain des attaques. J’ai commencé à travailler pour l’organisation dès le mois d’avril, d’abord pour fournir une aide psychologique d’urgence, puis pour mener des thérapies de groupe sur le plus long terme, raconte-t-elle. Tout au long de l’année, la nature de mon travail a évolué. Beaucoup de personnes réfugiées ont fait face à des difficultés d’adaptation, des situations de stress importantes face à l’incertitude de leur avenir ici. Au début, nous apportions une aide d’urgence directement à la frontière aux personnes qui ne savaient pas où aller, ni où se loger. Ensuite, j’ai commencé à travailler directement dans les centres d’hébergement avec des personnes qui sont restées plus longtemps que ce qu’elles ne pensaient et qui ont dû apprendre à gérer leurs émotions, particulièrement les enfants. Nous avons mené des activités récréatives en groupes, organisé des sorties culturelles et des événements pour leur faire oublier le quotidien de la guerre.»
Des activités de protection (information des réfugiés, identification et orientation des cas de protection), ainsi que des services de soutien psychosocial et de santé mentale adaptés à la population réfugiée, principalement composée d’enfants et de femmes, ont été déployés. Afin de faire face à l’évolution de la situation et aux nouveaux besoins liés à l’arrivée de l’hiver et du froid, les activités se sont poursuivies principalement dans les centres d’hébergement d’urgence où la distribution de repas chauds a été assurée par Première Urgence Internationale et UNITATEM (une organisation polonaise locale).
« Nous venons de Kherson, expliquent Olena et son amie. Une fois la ville libérée, des bénévoles ont réussi à nous faire sortir et nous avons été aidé tout le long de notre route jusqu’ici. Nous sommes venues avec notre chat. Depuis que nous sommes arrivées, nous sommes aidées dans nos démarches mais également au quotidien. Pour le moment, nous comptons rester, trouver un travail et nous rendre utiles à notre tour. »
Après un an de mission en Pologne, le mandat humanitaire d’urgence de Première Urgence Internationale s’est achevé et la mission a fermé ses portes en mars 2023. Afin d’assurer le transfert des activités aux acteurs internationaux et locaux, Première Urgence Internationale a mis en place des partenariats avec des acteurs clés à partir de février 2023 afin de garantir la pérennité de l’intervention dans un contexte où le réseau d’associations locales s’étaient déjà développées.
Nos fondations-partenaires ont été des acteurs de première ligne dans la crise humanitaire survenue en Ukraine et, par ricochet, dans les pays voisins, en février 2022. Elles ont souhaité soutenir un projet permettant de prévenir et d’atténuer les conséquences des déplacements forcés sur la protection et la santé mentale des réfugiés vulnérables (femmes, enfants et étrangers) fuyant le conflit ukrainien. Elles ont ainsi permis un accès significatif à un soutien psychosocial et à des services de protection adaptés. Les équipes de Première Urgence Internationale ont ainsi pu intervenir auprès des personnes en exil aux postes-frontières en Pologne, mais également, aux points d’accueil et de transit spécialisés et aux abris collectifs identifiés le long de la frontière ukrainienne.
Un grand merci à UNHCR ainsi qu’à la Fondation Abbé Pierre, la Fondation de France, la Fondation Renault Group et la Fondation FORVIA et la Métropole de Nice pour leur confiance ainsi que pour leur soutien !