Elles s’appellent Alice, Thea et Marina. Elles font partie de l’équipe Médiation en santé de Première Urgence Internationale. Chaque jour, elles prennent la route pour aller à la rencontre des populations les plus précaires et en situation d’exclusion. Avec leur équipe, elles œuvrent pour un accès aux droits à la santé pour tous et l’insertion sociale. En 10 ans, elles ont vu la situation évoluer, puis les challenges se multiplier. Mais en 10 ans aussi, les équipes ont aidé au développement de nombreuses activités et ont vu des personnes se transformer au fil des interventions. Aujourd’hui, dans un climat social tendu et sur fond de crise économique, la poursuite de leurs actions est primordiale pour les personnes vivant en habitats précaires. Découvrez en images leur travail au quotidien :
Les populations roumanophones en Ile-de-France sont confrontées à de nombreuses difficultés. En plus de faire face à des conditions de vie précaires, notamment dans les squats et bidonvilles, qui compliquent l’accès à l’eau, l’électricité ainsi qu’à
l’éducation, les populations sont souvent victimes de préjugés. Cette stigmatisation conduit à des discriminations dans l’accès au logement, à l’emploi et à la santé, ainsi qu’à des expulsions forcées. La Journée Internationale des Roms est l’occasion de mettre en lumière leur culture et leur contribution la société, tout en rappelant les défis et les discriminations auxquels ils font face. Elle vise également à sensibiliser l’opinion publique et promouvoir la reconnaissance de leurs droits, tout en soulignant leur richesse culturelle et leur diversité.
Première Urgence Internationale mène des activités de médiation en santé depuis 2012 en Île-de-France, et principalement dans les départements de la Seine-Saint-Denis, de l’Essonne et du Val-de-Marne. Ces actions regroupent le plus grand nombre de personnes vivant en squat et bidonvilles. La médiation en santé vise à améliorer l’accès aux droits, à la prévention et aux soins des personnes éloignées des systèmes de santé, en prenant en compte leurs spécificités.
Au fil des années, la mission France de Première Urgence Internationale a connu plusieurs évolutions en fonction des besoins et du contexte local. Au départ, les actions se concentraient principalement sur l’aide alimentaire et l’hébergement d’urgence pour les personnes sans abri. Progressivement, la mission a étendu ses activités à d’autres domaines, tels que la santé, l’hygiène, l’éducation, l’accompagnement social et la médiation en santé.
Avec la crise migratoire de 2015, la mission France de Première Urgence Internationale a renforcé ses interventions auprès des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile, notamment dans les camps et les centres d’hébergement d’urgence. L’organisation a également travaillé à renforcer la résilience des communautés locales en favorisant leur participation active à la mise en place de solutions durables.
Par ailleurs, l’ONG accompagne également les personnes en situation d’exil afin de les aider dans leur intégration sociale et professionnelle, notamment grâce à l’apprentissage intensif du Français. “Les apprenants que nous avons sont des personnes en réelle demande d’apprentissage. Ils veulent apprendre et ont conscience que c’est important dans leur parcours migratoire.”, souligne Marina, professeure de FLE chez Première Urgence Internationale. “Cela se ressent dans les progrès qu’ils font. Ils s’entraident beaucoup. Il y a vraiment une dynamique de groupe qui s’installe car ils sont tous dans la même situation.”
Durant la première phase de COVID-19, les équipes mobiles mises en place ont mené des actions de sensibilisation et d’orientation et distribué des kits d’hygiène aux familles des squats et bidonvilles. L’ONG a également permis d’assurer l’accès à l’eau potable dans huit lieux de vie. Elle a ensuite répété ses activités d’urgence durant le second confinement, tout en reprenant ses activités de médiation en santé, et en conduisant une évaluation des besoins dans les nouveaux lieux de vie.
Dans un contexte social et sanitaire dégradé Première Urgence Internationale a adapté ses activités et développe aujourd’hui une approche de santé globale, étroitement liée à l’inclusion sociale, basée sur le constat que l’état de santé physique et mentale des personnes influence les chances de réussite d’une démarche d’insertion sociale et professionnelle. “ Première Urgence Internationale mène une action indispensable auprès des publics en situation de mal logement et d’habitat informel de la région parisienne. La santé est un pilier essentiel à l’insertion sociale et professionnelle. Accompagner les populations vivant en bidonvilles sur les volets de la santé et de l’intégration socio-professionnelle est primordial pour leur assurer un avenir digne”, précise Clément Chappe, chef de mission France.
Aujourd’hui, plus que jamais, il est important de poursuivre notre engagement en faveur des populations les plus précaires, pour leur permettre de reconstruire leur vie dans des conditions dignes et respectueuses de leurs droits fondamentaux en mettant en place des actions concrètes pour répondre à leurs besoins urgents.
Les activités de la mission France sont possibles grâce aux financements de l’ARS Ile-de-France, la Direction régionale et interdépartementale de l’Hébergement et du Logement (DRIHL) du 94, et la Direction régionale interdépartementale de l’économie, de l’emploi du travail et des solidarités (DRIETTS) du 94.