Les équipes de Première Urgence Internationale interviennent dans la région de Dnipro depuis près d’un an. Grâce à une approche intégrée, elles fournissent un premier soutien en santé, santé mentale et en protection aux civils qui ont fui les zones de combat. Ils vivent pour une partie dans des centres d’hébergement collectifs. En Ukraine, on compte près de 5,4 millions de civils déplacés dans le pays et 18 millions de personnes ont toujours besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
Dans un centre d’accueil de jour à Dnipro qui soutient près de 20,000 personnes, Andriy, Nataliia, Iryna*, Tetiana, Irena reviennent sur leurs parcours et sur le soutien apporté par les équipes de Première Urgence depuis de nombreux mois.
« Ce centre de jour accueille civils des régions de Bakhmut, Konstantinivska, Sloviansk et Kramatorsk, qui ont dû fuir des territoires sous d’intenses bombardements », explique Andriy, directeur du centre. « Ici, ils peuvent recevoir un soutien médical, psychologique et social. Parfois nous organisons des distributions », ajoute-t-il. « Dans 90% des cas, les civils qui arrivent ont besoin d’une assistance médicale, d’une écoute psychologique. Ils sont désemparés et ont vécu des moments parfois très traumatisants. Dans ce centre, elles peuvent rencontrer un travailleur social, un médecin et infirmier, et un psychologue de Première Urgence ».
« J’ai rencontré le travailleur social de Première Urgence qui m’a donné des informations utiles. Je viens de Bakhmut et prévois d’aller en Pologne afin de trouver un travail là-bas »
« La plupart des bénéficiaires qui viennent ici sont des personnes âgées qui ont de l’hypertension, du diabète, des problèmes d’articulation etc. Nous les soulageons comme nous pouvons avec des consultations gratuites et des médicaments. Nous les orientons aussi vers des spécialistes et des médecins traitants », rapporte Tetiana, référente médicale de l’équipe mobile de Première Urgence Internationale.
La réponse apportée par Première Urgence Internationale dans les centres d’accueil collectifs inclut la santé mentale. En décembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait à près de 10 millions de personnes en Ukraine ayant besoin d’un soutien psychologique en raison de la guerre.
« Je suis venue ici à l’origine pour voir le médecin car j’ai une tension élevée », explique Iryna. « J’essaye de ne pas penser au futur, car je ne sais pas ce qu’il va se passer. J’ai perdu mon logement, et il est impensable de revenir à Bakhmut actuellement. Il n’y a plus d’eau, plus d’électricité, des bombardements en permanence. Et quand on approche l’âge de la retraite, c’est plus compliqué de trouver un nouveau travail. C’est par exemple mon cas. Ma vie se divise entre l’avant-guerre et l’après. », Iryna, de Bakhmut.
« Les personnes que je rencontre ici ressentent beaucoup d’anxiété. Mon rôle est de les rassurer, de leur donner des techniques de relaxation et de gestion du stress. »
« Les personnes que je rencontre ici ressentent beaucoup d’anxiété. Elles s’inquiètent vis-à-vis de leur futur et ne savent pas de quoi demain sera fait. Beaucoup ont perdu leur maison, leur vie d’avant, parfois certains proches et membres de leurs familles. Elles doivent se réadapter à un environnement nouveau et chercher de nouveaux repères. Mon rôle est de les rassurer, de leur donner des techniques de relaxation et de gestion du stress. Elles pourront les appliquer dans des moments de surcharge émotionnelle », explique Ksenia lors d’une permanence dans ce centre d’accueil.
En 2022, les équipes mobiles de Première Urgence Internationale ont ainsi soutenu plus de 20 000 personnes déplacées internes dans le cadre de consultations gratuites en santé, santé mentale et protection dans les régions de Dnipro, Kharkiv, Poltava, Donetsk et Lviv.
*Certains noms ont été changés
Le travail de nos équipes mobiles dans ce centre est soutenu par USAID/BHA