Actualité
Publié le 04/09/2024
Au cœur du Nord Kivu, à l’Est de la RDC, les conflits entre l’armée congolaise et les groupes armés ont engendré des déplacements massifs de populations (2,79 millions de personnes déplacées internes selon la Commission Mouvement de Population Nord-Kivu, avril 2024). Ces affrontements et mouvements de population contribuent à la détérioration du contexte sécuritaire et à l’augmentation des violations des droits humains, exposant les membres des communautés hôtes ou déplacées, à des risques multiples de violence, d’abus, d’exploitation, de violence basée sur le genre, etc.
Face à cette réalité, Première Urgence Internationale a lancé début 2023 un projet d’appui aux mécanismes de protection dans la zone de Kibua, qui visent à renforcer les liens sociaux, à soutenir l’engagement et les capacités locales, à prévenir et à atténuer les risques de violence au niveau communautaire.
La constitution et/ou le soutien des Comités de Protection Communautaire (CPC) prévus par le projet, associés à la création d’espaces dédiés dans 14 villages de la zone de Kibua, sont composés de volontaires (hommes et femmes) des villages, engagés dans leur communauté. Accompagnés et formés depuis un an par l’équipe de mobilisateurs.trices communautaires, membres de l’équipe Protection de Première Urgence Internationale, et des volontaires locaux/locales, les CPCs se sont réunis de manière régulière. Ces rencontres ont notamment permis d’identifier les principales problématiques de protection de leur zone, de prioriser leurs interventions et de proposer des actions concrètes de manière participative.
Parallèlement, des sessions de sensibilisations sur les droits et les risques de violence, d’abus et d’exploitation, etc. sont organisées, ainsi que des formations sur la protection et le système de référencement pour des membres clés de la communauté et des équipes des centres de santé.
Formation dans les aires de santé de SATI et KITSULE, février 2024.
Nabandu L., cultivatrice et membre du Comité Kikamata raconte son expérience :
“ Avant les interventions de Première Urgence Internationale dans notre zone, nous ne savions presque rien au sujet de la promotion des droits des femmes et des enfants. Aujourd’hui, après la création de notre CPC en juin 2023, nous avons une compréhension améliorée des risques et incidents de protection, des conséquences des violences basées sur le genre. Grâces aux formations, à l’accompagnement et aux outils techniques reçus, nous sommes capables de conscientiser, d’animer et d’organiser les sessions de sensibilisation avec les membres de la communauté pour lutter contre toutes les formes de violences.”
Grâce aux Comités de Protection, des micro-projets ont été développés dans tous les villages concernés.
Ainsi, dans le village de Lwibo, le pont a été réhabilité pour favoriser un accès libre et sécurisé aux populations vivant entre les localités de Lwibo et de Kishali, faciliter l’accès à l’école pour les enfants de Kitobo, et limiter les accidents en traversant la rivière pour s’y rendre. Au marché, un bloc de latrines a également été rénové afin de réduire les incidents de violences faites aux femmes et aux filles, les agressions physiques, et ainsi renforcer la cohésion sociale entre les communautés.
Mis en œuvre avec des travailleurs de la communauté et avec des matériaux locaux, en coordination avec les autorités et les institutions locales, ce type de projet permettra d’améliorer de manière durable le quotidien et l’accès aux droits fondamentaux (à la protection, à la santé, à l’éducation, etc) des populations locales, en prenant en compte les problématiques cruciales de chacun.e, adultes et enfants.
Sur la base de son expérience dans la zone de Kibua, Première Urgence Internationale a étendu ses activités en matière de protection communautaire à Masisi et à Goma
Ces activités sont financées par BHA.