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Publié le 26/06/2024
En raison des conditions météorologiques extrêmes et de la crise sécuritaire complexe qui sévit, la région de l’Extrême- Nord souffre de l’un des taux les plus élevés de déficit alimentaire chronique et de malnutrition aiguë du pays.
Maryam, membre du Groupe de Soutien à l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant de Lacta, département du Logone-et-Chari, Extrême-Nord, avril 2024 – © Aleth GUIMEDELIE / Première Urgence Internationale
Avant même la naissance de leurs enfants, les mamans jouent un rôle essentiel dans la qualité de leur alimentation. Ainsi, des aliments dont elles se nourrissent dépend la qualité de leur lait maternel. Elles choisissent, ensuite, dans la majorité des familles, les menus et donc, le type de denrées qui constituent le régime alimentaire des enfants.
Les femmes, dont les mamans, représentent des maillons indispensables dans la chaîne d’acteurs impliqués dans les activités de Première Urgence Internationale en faveur de la lutte contre la malnutrition au Cameroun.
Constituées en Groupes pour l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant, elles participent à la surveillance de l’état nutritionnel des enfants dans leurs villages en y vulgarisant les bonnes pratiques en termes de nutrition et d’hygiène au sein de leurs communautés.
Séance de sensibilisation aux bonnes pratiques nutritionnelles pour lutter contre la malnutrition au Cameroun, Sékoulé, département du Mayo Sava, Extrême-Nord, décembre 2023 – © Aleth GUIMEDELIE / Première Urgence Internationale
Préalablement formées par le personnel spécialisé en nutrition de Première Urgence Internationale sur les bonnes pratiques nutritionnelles, d’hygiène et sur la préparation de bouillies faites à base d’aliments locaux, elles maîtrisent également les techniques et les dynamiques d’animation de groupe inculquées par les équipes.
Ces mères expérimentées sensibilisent leurs pairs sur les comportements recommandés en matière d’allaitement maternel et d’alimentation de complément. Souvent accompagnées par les hommes des communautés, elles organisent des démonstrations culinaires et partagent leurs propres expériences avec les habitants de leur localité.
Amata fait partie du Groupe de Soutien à l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant du village de Mara, dans la région de l’Extrême-Nord. Elle partage ses difficultés à trouver des denrées alimentaires dans son village.
« Cette année, nous avons eu de nombreuses difficultés. Il n’y a pas d’argent ici à Mara, les oiseaux [granivores] ont détruit les champs dans les villages et les souris ont rongé les réserves de riz dans les ménages. Nous n’avons pas eu de bonnes récoltes pour nos céréales. Heureusement pour les enfants, Première Urgence Internationale nous fournit de l’argent chaque deux semaines pour faire de la bouillie.
Nous avons aussi reçu des moulins de deux tailles qui vont nous aider à moudre les aliments pour faire des repas équilibrés. Petit à petit, les quantités vont s’agrandir. Le grand moulin permettra aux femmes de moudre de grandes quantités de céréales dans le village et le petit sera utilisé pour les petites quantités d’aliments » raconte Amata.
Amata et Véronique, membre de l’équipe de nutrition de Première Urgence Internationale, Kousseri, département du Logone et Chari, Extrême – Nord – © Aleth GUIMEDELIE / Première Urgence Internationale
Comme Amata, d’autres femmes s’investissent dans leurs localités pour lutter contre la malnutrition au Cameroun. Originaires de la région de l’Extrême-Nord, elles participent aux activités de sensibilisation des femmes et des hommes du village. En tant que relais communautaires, elles servent de lien entre les équipes de Première Urgence Internationale et les bénéficiaires. Elles constituent, à ce titre, des ressources essentielles pour l’évaluation régulière des besoins au sein des communautés.
Cette assistance est rendue possible grâce au soutien généreux du peuple américain par l’intermédiaire de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).