Actualité
Depuis plus d'une décennie, la région de l'Extrême-Nord du Cameroun est en proie à une crise sécuritaire persistante.
Publié le 25/03/2025 | Temps de lecture : 3 min
Les attaques de groupes armés se multiplient, forçant des milliers de familles à fuir leurs villages pour chercher refuge dans des conditions de précarité extrême. Face à cette réalité, Première Urgence Internationale et ses partenaires locaux interviennent pour apporter une assistance vitale aux déplacés, comme Safiya Ali et ses enfants.
« Un groupe d’hommes a attaqué un village voisin, puis ils sont arrivés dans notre village. Nous nous sommes réfugiés dans la brousse, nous avons ensuite poursuivi la fuite jusqu’à Dougoumachi avec quelques affaires », raconte Safiya Ali, 32 ans, mère de quatre enfants. Séparée du père de ses enfants, elle assume seule la charge de sa famille.
Originaire de Koussouna, dans le département du Logone et Chari, elle a tout perdu lors de cette attaque : « Ils ont pris tous nos bœufs, nos chèvres, nos moutons et quelques affaires, nous n’avions presque plus rien… ». Arrivée à Dougoumachi, elle et d’autres déplacés ont construit des abris de fortune en paille et ont tenté de survivre en vendant du bois de chauffe, une ressource de plus en plus rare.
La vie sur le site de déplacement est extrêmement précaire. L’eau est puisée dans un forage ou prélevée dans le fleuve, et l’absence d’infrastructures sanitaires expose les populations à de graves problèmes de santé.
Dans ce contexte où l’insécurité force des milliers de personnes à quitter leurs foyers, Première Urgence Internationale déploie le Mécanisme de Réponse Rapide (RRM) en partenariat avec les organisations de la société civile locales CADEPI et Tammounde Speranza. Ce programme vise à apporter une assistance rapide et intégrée en abris, articles de première nécessité, eau, hygiène, assainissement et sécurité alimentaire.
Grâce à cette intervention, Safiya et de nombreuses autres familles ont pu retrouver une forme de stabilité : « Les équipes de Première Urgence m’ont donné du bois, des bâches, des cordes, des paquets de pointes qui ont servi pour la construction de mon abri. Une somme d’argent m’a aussi été remise pour réaliser ces travaux. J’ai reçu une pioche, une pelle, des marmites, des moustiquaires, un foyer et des sous-vêtements ».
Première Urgence Internationale a également construit 44 blocs de latrines d’urgence et 88 portes de douches d’urgence, permettant à 880 personnes d’accéder à des installations sanitaires et à de l’eau potable. 40 portes de latrines familiales ont été mises en place pour les ménages hôtes qui n’en disposaient pas. En parallèle, 7 forages ont été réhabilités pour améliorer l’accès à l’eau.
Les équipes ont également mis l’accent sur la sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène. Huit relais communautaires ont été formés et équipés pour diffuser des messages clés sur le lavage des mains, les dangers de l’automédication et l’importance de la diversité alimentaire. « Les diarrhées infantiles ont cessé grâce à la consommation de l’eau traitée par les comprimés reçus à cet effet », témoigne Safiya.
Grâce à des actions ciblées et adaptées aux réalités locales, Première Urgence Internationale et ses partenaires apportent une aide essentielle à des milliers de personnes contraintes de fuir.
Ces activités sont possibles grâce au soutien de l’Union européenne.