Communiqué de presse
Depuis le 8 décembre 2024, une nouvelle histoire est en train de s’écrire pour la Syrie. En à peine 12 jours, le groupe Hayat Tahrir Al-Sham a fait basculer un régime au pouvoir depuis plus de 50 ans et provoqué l’exil de Bachar El-Assad après 13 années de guerre constante.
Ce changement politique radical et sans précédent aura un impact significatif dans la vie de millions de Syriennes et de Syriens, aussi bien pour les personnes vivant à l’intérieur du pays comme pour celles ayant trouvé refuge dans la région et ailleurs.
Les affrontements ont généré le déplacement d’au moins 400 000 personnes depuis le 27 novembre,
et d’autres mouvements massifs sont à prévoir dans les prochains jours et semaines. Les personnes en
situation d’exil depuis des années voient enfin la possibilité de rentrer chez elles, pour d’autres il est
question de se mettre à l’abri des frappes qui se poursuivent sur plusieurs localités, dont Damas.
« 16 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une assistance humanitaire, » indique Olivier Routeau,
Directeur des opérations de Première Urgence Internationale. Depuis 2008 notre organisation est le
témoin de plusieurs phases marquantes dans l’histoire du pays, dont le déclenchement de la guerre en
2011 et l’évolution des prises de contrôle du territoire par les acteurs du conflit, mais également le
séisme dévastateur de 2023 qui a mis à mal les infrastructures du pays déjà lourdement impactées par
les attaques. « Nous connaissons l’état des infrastructures sur place, ajoute Olivier Routeau, le défi est
monumental. »
En effet, le retour de millions de personnes réfugiées demande une mise en place de nouvelles
structures d’accueil alors que le pays est à genoux. L’urgence est de pouvoir accueillir les réfugiés et les
déplacés dans des conditions dignes, avant d’entamer les opérations de reconstruction, si toutefois la
situation était amenée à se stabiliser sur le plan sécuritaire.
Première Urgence Internationale peut compter sur l’ensemble de son personnel en Syrie pour
poursuivre les programmes mis en œuvre depuis 15 ans pour que les populations aient accès à l’eau, à
des services d’hygiène et d’assainissement, de poursuivre le travail de réhabilitation des infrastructures
dédiées à l’éducation et la mise à l’abri des personnes en situation précaire. La coordination des acteurs
de l’aide sera la clef de la réussite de cette phase transitionnelle avant une paix effective et durable
dans le pays.