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Venezuela : Recherche sur la santé sexuelle et reproductive

Publié le 24/10/2024 | Temps de lecture : 3 min

Première Urgence Venezuela présente les résultats d’une recherche anthropologique sur LA SANTE SEXUELLE ET REPRODUCTIVE menée DANS LES COMMUNAUTES INDIGÈNES WARAO DU DELTA DE L’ORINOCO, VENEZUELA. 

Entre novembre 2023 et juin 2024, l’aire d’anthropologie de Première Urgence Venezuela a mené une recherche sur les connaissances, les attitudes et les pratiques en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR) dans cinq communautés indigènes Warao de la municipalité de Pedernales, dans l’État du Delta Ces communautés ne sont accessibles que par la rivière.

Municipalité de Pedernales, dans l’État du Delta

Les aspects culturels régissant la SSR ont été pris en compte, l’ensemble des besoins liés à ce sujet a été décrit et l’impact des interventions de Première Urgence dans plusieurs communautés warao a été mesuré.

La fermeture de leur principal canal d’eau douce en 1965 a rendu les Warao particulièrement vulnérables et a contribué à leur faire perdre leurs repères culturels. Les sols se sont progressivement acidifiés et la salinité des eaux du fleuve a augmenté, affectant la santé des communautés, fragilisant leur économie et leur habitat, affaiblissant la culture traditionnelle.

Des conclusions différentes selon l’âge

Pendant trois semaines consécutives, des entretiens ont été menés avec des acteurs clés du système de santé de l’État du Delta Amacuro et avec des dirigeants des cinq communautés étudiées.

L’étude a montré que les connaissances et les pratiques ancestrales des Warao en matière de santé sexuelle et reproductive sont progressivement remplacées par les conceptions occidentales modernes sur le sujet.

Leurs ressources économiques et leurs moyens de subsistance limités les incitent à accepter la mise en oeuvre de la planification familiale pour réduire le nombre d’enfants, en particulier dans les communautés les plus proches de la colonie créole semi-urbaine de Pedernales.

Parallèlement, les communautés les plus réticentes à la mise en œuvre du planning familial sont les plus traditionnelles et les plus difficiles d’accès.

Les hommes plus âgés sont également plus réfractaires en raison de leur manque de connaissances et du poids des rumeurs entendues, tandis que les hommes et les femmes plus jeunes sont réceptifs et demandent les implants contraceptifs.

Pour les femmes, la gêne occasionnée par les pratiques médicales limite leur accès aux services de santé sexuelle et reproductive.

Comment contourner les freins culturels ?

Afin d’améliorer l’accès aux services de santé et minimiser les barrières culturelles, le département d’anthropologie de Première Urgence Venezuela a créé des formations pour le personnel de terrain en matière d’approches interculturelles de la santé.

Les bénéficiaires masculins et féminins seront également sensibilisés à la santé sexuelle et reproductive et à la planification familiale, ainsi que sur le suivi des implants posés.

Enfin, il est prévu d’organiser des dialogues interculturels sur la santé avec les communautés, axés sur ces thématiques.

Ces moments d’échange, orientés sur la recherche de solutions basées sur la culture locale, garantiraient des soins adaptés.

Les résultats de cette recherche ont été présentés à Tucupita, capitale de l’État du Delta Amacuro, avec différentes organisations qui ont mis en œuvre des programmes de santé et de SSR avec la population autochtone warao.

Cette recherche a été menée dans le cadre d’un projet financé par ECHO.

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