Construction de latrines au Cameroun : un enjeu crucial pour réduire les maladies

Une zone en proie à des attaques

Au cours du mois de novembre 2022, bon nombre de villages du département du Logone-et-Chari dans l’Extrême-nord du Cameroun ont continuellement été en proie aux attaques de groupes armés non-étatiques. Ces incursions ont provoqué des mouvements de populations vers les arrondissements voisins avec des conséquences sur la santé de tous.

^{Construction de latrines communautaires à Makary}

Sossol Ramat, responsable communautaire dans le centre de Makary, a vu sa communauté s’agrandir exponentiellement suite aux attaques du village Katikimé. « Près de 280 familles sont arrivées de Katikimé après les attaques. Certaines se sont installées dans un site aux alentours du village, d’autres ont été accueillies par des familles d’ici. L’augmentation de la taille de la population a entrainé une pression sur les ressources en eau, déjà minimes et l’absence de latrines sur le site a favorisé la pratique généralisée de défécation à l’air libre. Les premiers cas de choléra et autres maladies diarrhéiques ont été rapidement signalés au centre de santé de Makary. La situation était désastreuse, on observait la matière fécale partout dans la nature ».

Une réponse d’urgence

Première Urgence Internationale s’est rapidement mobilisée dans le cadre du Mécanisme de Réponse Rapide (RRM), avec la construction de 15 blocs de latrines d’urgence, pour près de 1 500 personnes sur le site de déplacés. Un comité d’entretien des latrines d’urgence a également été mis en place pour en assurer la pérennité et les relais communautaires ont organisé de multiples sensibilisations sur les règles d’hygiène. Les habitudes ont rapidement changé et les maladies reculent déjà.

« Quand nous avons vu que nous aurions des latrines ça nous a énormément touché. La défécation à l’air libre aura eu des conséquences néfastes pour la santé des déplacés du camp, aussi bien les enfants que les adultes. Nous remercions Première Urgence Internationale pour les latrines et pour l’intervention rapide », ajoute Sossol Ramat.

Ces activités sont mises en place en consortium avec Action Contre la Faim avec l’appui de l’Union européenne et de USAID/BHA dans la région de l’Extrême-Nord.