44 ONG nationales et internationales appellent au renouvellement de la trêve au Yémen


Alors que l’accord de trêve actuel doit expirer le 2 octobre 2022, les organisations humanitaires rappellent à toutes les parties au conflit que l’avenir de la population du Yémen est entre leurs mains.

Centre de Santé à Al Goomah, Sud du Yémen | © Jeanne Hutin, Première Urgence Internationale

Cette trêve fut la plus longue période de calme depuis plus de sept ans, apportant soulagement et espoir à la population du Yémen. En tant qu’organisations humanitaires travaillant au Yémen, nous reconnaissons et saluons les mesures importantes prises par toutes les parties au conflit qui continuent à œuvrer pour le respect de la trêve.

Au cours des six derniers mois, nous avons constaté :

  • une réduction de 60 % du nombre de victimes.
  • la quantité de carburant entrant dans le port de Hudaydah a quadruplé, permettant aux hôpitaux et aux entreprises d’avoir un meilleur accès au carburant, ce qui contribue à maintenir le bon fonctionnement et l’accès aux services publics, y compris aux traitements médicaux essentiels.
  • les vols commerciaux au départ de Sanaa ont permis à 21 000 Yéménites d’accéder à des soins médicaux vitaux, de poursuivre leurs études, de saisir des opportunités commerciales et de retrouver leurs proches à l’étranger.

L’accord de trêve actuel devant expirer, le moment est actuellement critique pour le peuple yéménite.

Instaurer une paix durable est la première étape pour que les populations puissent s’émanciper des distributions d’urgence de nourriture et devenir autonomes.

Si des progrès importants ont déjà été réalisés, il faut plus de temps pour que les Yéménites puissent commencer à reconstruire et à récupérer leur vie.

Après plus de sept ans de conflit 23,4 millions de personnes au Yémen dépendent de l’aide humanitaire. Une trêve plus longue serait la première étape vers l’instauration d’une paix durable, indispensable pour permettre par exemple aux populations de s’émanciper des distributions d’urgence de nourriture et de devenir autonomes. Il faut plus de temps pour prendre des mesures afin de résoudre le problème du paiement des salaires des fonctionnaires, en veillant à ce que (parmi les nombreux travailleurs du secteur public) davantage d’enseignants soient disponibles pour soutenir les enfants dans leur éducation et que davantage d’infirmières et de praticiens de la santé soient là pour sauver des vies.

Si le nombre de victimes civiles a diminué pendant la période de trêve, les blessures et les décès dus aux mines terrestres et aux engins non explosés continuent d’augmenter. Une période de paix plus longue donnerait aux acteurs humanitaires de la lutte contre les mines le temps nécessaire pour importer des équipements de déminage, former des personnes et procéder au déminage afin de contribuer à la protection des civils, de permettre aux agriculteurs de recommencer à utiliser leurs terres et de faire en sorte que les enfants puissent aller à l’école sans risquer leur vie.

Une prolongation de la trêve serait la première étape pour consolider les acquis de ces six derniers mois et créer la stabilité nécessaire pour apporter une aide à plus long terme. Si le conflit reprend maintenant, il risque non seulement de détruire les gains déjà réalisés, mais aussi de menacer le développement futur du Yémen.

Les familles auxquelles nous parlons nous disent qu’elles veulent que le conflit prenne fin et reconnaissent que, même si la trêve n’est peut-être pas parfaite, elle constitue une étape cruciale sur la voie d’une paix longue et durable. La réduction des combats signifie que, pour la première fois depuis plus de sept ans, les enfants ont pu commencer l’année scolaire sans craindre les attaques, notamment celles provoquées par les frappes aériennes et les tirs d’obus et de missiles au sol. Comme l’a déclaré un enseignant de première année (CP) aux équipes de l’ONG CARE, « Au cours de ces six mois, mes élèves ont commencé à changer leur perception de la vue d’un avion qui les survole. À ne plus être terrifiés, confus et mal à l’aise. J’espère qu’ils n’auront pas à changer leur perception pour revenir à ce qu’elle était auparavant ».

Les 44 associations signataires de l’appel

Al Tathamon Foundation for Development // Abna Saada Association for Development Social & Charity // ACTED Action Contre la Faim (ACF) // Action For Humanity International // ADRA // Alamal Women’s Sociocultural Foundation (AWSF) // All Girls Foundation // CARE // Civilians In Conflict ( CIVIC) // Diakonie Katastrophenhilfe // Danish Refugee Council // FES // Field Medical Foundation // Generations without Qat // HALO // Handicap International – Humanity and Inclusion // International Medical Corps // INTERSOS // IRC // Islamic Relief Worldwide // Life Makers Meeting Place Organisation // Light Foundation for Development // Mercy Corps // MSI Yemen // Norwegian People’s Aid Norwegian Refugee Council // Oxfam // Polish Humanitarian Action (PAH) // PU-AMI (Premiére Urgence — Aide Médicale Internationale) // Qudrah Organization for Sustainable Development // Rawahel Foundation Development Relief International // Rescue Foundation for Development // Samaritan’s Purse // Save the Children // She4Society Intiative // Tamdeen Youth Foundation // Vision Hope International // War Child UK // Yemen Center for Human Rights Studies // Yemen Family Care Association // ZOA

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